vendredi 15 mars 2013

AVIS CONSTRUCTIF L'OLIVIER MARSEILLE


Bonjour,
Je suis un jeune adulte de 18 ans récemment sorti d’un cycle terminal de quatre ans au lycée « Robert Coffy l’Olivier ». Je souhaite faire partager mon expérience à tout le monde : ceux qui envisagent de venir étudier dans cet établissement, et ceux qui hésitent entre lycée public ou privé. Dans l’ensemble, je suis déçu de cet établissement, qui est aujourd’hui encore vanté de nombreux mérites. Cependant, personne n’a jamais pris la peine d’écrire un article à propos de cet établissement, et de nombreux élèves regrettent rapidement leur choix (ou pire, celui de leur parents pensant inscrire leurs progénitures dans un établissement de rêve).
Attention, cet article n’a pas pour but de dénigrer gratuitement un lycée, mais d’émettre un avis constructif basé sur mon expérience personnelle.
Commençons immédiatement par les points positifs :
  • Le lycée est un carrefour essentiel à l’orientation et il est essentiel de s’y intéresser le plus tôt possible. A ce niveau là, l’Olivier est très satisfaisant. La conseillère d’orientation reçoit les élèves tout les mardis et les profs sont proches du projet des élèves. Il est donc simple de s’y retrouver, et toutes les démarches post-bac sont encadrées afin de ne pas se tromper ou se perdre dans l’enfer administratif.
  • L’Olivier est un lycée intéressant au niveau artistique : en effet il propose une section littéraire ainsi que l’option art-plastique qu’il est possible de présenter au bac. Les élèves sont en permanence incités à s’exprimer à travers des dessins, sculptures et toutes autres formes artistiques qui sont régulièrement affichés dans le lycée. Pour citer l’année 2013, un concours a été organisé afin de créer un nouveau logo pour le lycée. La créativité des élèves est donc constamment mise à rude épreuve leur permettant un développement satisfaisant (si bien sûr vous avez la fibre artistique, ce qui n’est cependant pas mon cas).
  • L’ambiance au sein du lycée est agréable : contrairement à beaucoup de lycée public, la violence physique s’y fait rare bien que la violence verbale soit tout de même bien implantée (comme partout, me direz-vous...)
  • L’entrainement au bac est convenablement réalisé, d’où les 97% de réussite à l’examen national qu’est le baccalauréat. Pour les secondes, tout les jeudis ont lieu des DS (devoir surveillés), épreuves au format du baccalauréat (de 2 à 4h d’affilé sur des sujets types) afin de se préparer à la suite le plus tôt possible. Dès la première et la terminale, les élèves doivent se rendre au lycée chaque samedi matin afin de composer des DS. Le rythme est donc soutenu mais permet de simuler des épreuves blanches chaque semaine.
  • L’Olivier est également responsable de nombreuses sorties (éducatives et ludiques). Il n’est pas rare que des évènements sympathiques soient mis en place : bal, carnaval, chandeleur, voyage de quelques jours au ski, aux Etats-Unis, mais aussi visite d’Euro-méditerranée (quartier Marseillais) ou d’un tribunal de grande instance
  • Des pièces de théâtres sont régulièrement proposées aux familles et aux élèves. Certaines sont obligatoires et s’inscrivent dans un cursus scolaire, mais d’autres sont facultatives et permettent de faire croitre la culture générale de chacun (références à utiliser pour le bac).

Mais maintenant, le revers de la médaille. Ce qui ne vous est jamais communiqué, et ce que vos enfants vous apprennent une fois inscrits dans l’établissement, une fois qu’il est trop tard.
Voici la liste :
  • Tout d’abord, les critères de passage en terminale sont excessivement élevés. Si vous venez d’un collège public, vous avez de nombreuses de chances de doubler votre seconde. En 2010 et 2011, 1 élève sur 3 doublait sa  première seconde. Souvent ces critères ferment des portes aux élèves puisqu’il faut obtenir un total de 14/20 en Maths, Physique et S.V.T afin de passer en 1ère S. Si vous n’avez pas le niveau, vous devez vous réorienter soit dans une autre filière moins exigeante (L, par exemple), ou doubler votre année et « la perdre ». En effet, dans un quelconque lycée public, le passage se serait déroulé sans encombre, même avec 11 de moyenne générale (ce qui reste toutefois convenable).
  • Toujours pour parler des notes, les élèves sont en permanence sous-évalués sous prétexte que nous sommes dans un lycée privé possédant une bonne réputation. Il faut compter environ 3 points de moins sur chaque évaluation que dans un lycée public. La différence est troublante au début, et s’avère souvent démotivante (même quand on bosse on peine à avoir la moyenne).  
  • Les profs sont dans l’ensemble gentils et ouverts, cependant on remarquera une hypocrisie générale. Certains profs seront gentils en face et vous critiqueront lors du conseil de classe. De plus, on note de nombreuses absences (souvent inadmissibles, quelques mois avant le bac – absence d’un professeur de Spécialité Économie pendant 10-15 semaines, absence d’un professeur de Philosophie plus de 10H) qui peuvent s’avérer compromettante pour terminer le programme scolaire.
  • Les surveillants sont dans l’ensemble peu aimables et assez bornés. A titre d’exemple, pour assouvir un certain besoin d’autorité, vous ne pourrez pas faire des choses basiques comme par exemple, travailler à deux en permanence, même si vous chuchotez et ne dérangez pas les autres.
  • L’emploi du temps est mal conçu pour la majorité des classes : souvent, vous devrez vous lever à 08h pour un seul cours, et attendre le prochain cours en début d’après-midi. Le nombre d’étude obligatoire s’élève à 2-3h par semaine : ce sont des heures de permanence auxquelles vous devez vous rendre afin de travailler.
  • L’Olivier fait souvent des quêtes d’argent, et dans le cas ou vous refuseriez de donner, vous passeriez pour un égoïste. On vous pousse sans arrêt à payer en faveur d’associations. Sur le principe, c’est une action noble et je ne remets pas en cause le système de solidarité en lui-même. Mais, l’appel au don répété peut devenir usant à force.
  • De nombreuses réunions obligatoires sont mises en place où le chef d’établissement prononce un discours. Ne vous étonnez pas si on vous oblige à venir au lycée à 08h du matin pour vous souhaiter un « Joyeux Noël ». Peu importe si vous avez cours ce jour là ou pas, votre présence est obligatoire.
  • Pendant les pauses, vous êtes obligé de sortir dans la cours, peu importe le temps. Qu’il pleuve, vente, grêle votre présence dans le hall (assez grand pour tout le monde) n’est pas souhaitée. A ce niveau là, on reconnaît un manque d’humanité de la part du personnel de l’établissement, qui lui, déguste un café chaud dans sa salle attitrée.
  • L’Olivier est fréquenté par seulement 400 élèves. Ce point est à double tranchant : cela permet un meilleur suivi personnalisé, mais au bout de quelques années, on a une impression de routine, de déjà-vu qui s’installe puisque les échanges entre les élèves de niveau différent sont rares. Contrairement à la majorité de l’établissement, il est rare de voir un terminale fréquenter un première. Les secondes restent avec les secondes, les premières avec les premières, etc. Revoir pendant 3 ou 4 ans les mêmes visages et connaître absolument tout les gens de l’établissement est regrettable puisque les nouvelles rencontres ne sont pas favorisées. Notez aussi que 25% des élèves de l’Olivier sont des « réfugiés de guerre ». En effet, ce sont des adolescents à problèmes qui, n’ayant pas trouvé leur place dans un lycée public (moqueries, victimisation, dépression), viennent se réfugier dans un lycée plus strict afin de s’épanouir. Cette catégorie d’élève est en général hétérogène avec les autres catégories, soit les 75%.
  • Malgré le fait que le lycée soit connu pour offrir plus de libertés à ses élèves, c’est le contraire que se produit à l’Olivier. En effet, on ne vous ouvre pratiquement jamais de salle pour travailler, on vous flique à l’entrée et à la sortie (vous devez présenter votre carnet à chaque fois, on ne sait jamais, au cas où vous seriez un fraudeur en route pour l’école buissonnière – en plus des SMS envoyés aux parents lors de vos absences), on ne vous laisse pas aller au CDI à votre guise, même si vous avez un trou dans votre emploi du temps, vous devez sans cesse justifier vos moindres faits et gestes et toutes vos requêtes, aussi banales soient elles.
  • Voici un problème qui revient dans de nombreux établissements : la nourriture au réfectoire. En plus d’être de qualité passable, les prix sont exorbitants (jugez par vous-même : menu complet 5,20€ / Yaourt 1,10€ / Fromage 0,80€ / Soda en canette 1,5€) et les portions scandaleuses (et je pèse mes mots sur ce point – nous sommes des adolescents en pleine croissance et les portions qui nous sont attribuées sont minimes et souvent, on a encore faim. Mais au prix du repas, on ne peut se permettre de se resservir). Comptez 100€ par mois si vous prenez le menu complet tous les jours.
  • Le téléphone portable est tabou à l’Olivier : s’il dépasse de votre poche, ou qu’un prof l’aperçoit à peine, vous ne le reverrez pas pour un bon moment !
  • Le lycée est très strict en ce qui concerne sa réputation. Pour un message moqueur au sujet d’une surveillante sur facebook, les 72 élèves ayant « aimé » cette publication se sont fait exclure 24h de l’établissement. Une sanction jugée disproportionnée.
  • Le système de retard à l’olivier est hypocrite : lorsqu’un élève a une minute de retard, il doit passer à la loge pour se faire noter un retard. Cependant, les professeurs, en l’absence de sonnerie, se permettent de garder leurs élèves 5, voire 10 minutes de plus, réduisant alors leur temps de pause (15 minutes). L’administration est assez longue dans son ensemble : plus de 1h30 de retard pour le conseil de classe.
  • La matière obligatoire « Sens et vie » en seconde qui est inutile ; son contenu ressemble plus à de la propagande religieuse qu’une réflexion sur la vie (cependant, notez que l’olivier est un lycée catholique...)
  • Enfin, le système d’atelier, qui sont des « cours de soutien » obligatoires. Etant donné qu’un cours à l’olivier est de 50mn, et non de 55mn comme dans les autres établissements, on vous oblige à prendre des heures en plus. Je ne remets pas en cause le système, mais critique plus un choix d’ateliers trop limité et un contenu souvent peu intéressant. Si vous ne comptabilisez pas 7 ateliers par trimestre, vous serez condamné à des travaux d’intérêts généraux. (tondre la pelouse, réparer un portail, etc). Un bon moyen de moins payer d’employés, me direz-vous.

Bien que les points négatifs soient plus importants que les positifs, je ne dis pas que l’olivier est un mauvais lycée en soit. Il est ce qu’il est, différents des autres. J’ai listé tout ce qui me passait par la tête, mais chaque personne vis les choses différemment... Ce qui me gêne ne gênera pas forcément un autre élève ! A mon humble avis, le choix de l’établissement est très important car il va déterminer la qualité des études et l’épanouissement de chacun (surtout que c’est pour 3 ans). Rien ne vous empêche de tester l’Olivier pendant un an. Si vous êtes un élève moyen sortant d’un collège public, je vous conseille chaudement un lycée public. Dans le cas contraire, l’Olivier devrait vous convenir.
Si c’était à refaire, je prendrai le lycée public.

PS : si je poste aujourd’hui ce témoignage de manière anonyme c’est que je sais pertinemment que l’administration de l’Olivier ne laisserai rien ni personne entacher sa réputation, c’est pour cela que j’invoque mon droit à la liberté d’expression et que je vous partage mon expérience.


4 commentaires:

  1. Bonjour,
    Entre 10 et 15 élèves de seconde qui redoublent sur 156 cela fait moins de 10% et certainement pas 1/3. La moyenne nationale s’établit à plus de 13%. Tous ces chiffres, qui sont publics, sont aisément vérifiables : il ne faut pas confondre liberté d’expression et désinformation.
    De même il ne faut pas confondre protection de la réputation d’un lycée et protection d’une personne bafouée sur internet. Peut-être seras-tu heureux de trouver si cela t’arrive, une institution pour te protéger.
    Cordialement

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    1. Mon cher Christian,
      C'est un plaisir de vous lire.
      Vous êtes un principal engagé et dévoué, et pour cela, c'est tout à votre honneur.
      La preuve est que vous lisez des blogs sur la réputation de votre établissement
      à une heure plus que tardive et y répondez en personne.

      Probablement s'agit t'il d'une tentative de retournement de situation, qui malencontreusement ne semble pas avoir porté ses fruits, mais pour reprendre vos termes, il ne faut pas confondre le nombre d'élèves total de seconde redoublants et le nombre de redoublant dans UNE seule classe de seconde.

      En effet, lors du passage de la seconde à la première, environ 10 à 15 personnes redoublent PAR CLASSE. (Je me base sur mon expérience personnelle d'une durée de 3 ans, aisément vérifiable en questionnant les élèves locaux).

      En outre, en partant du principe que chaque classe de 30 voit échouer 15 élèves, le taux de redoublement passe de vos supposés 10% à 50%.
      Vous constaterez que le chiffre a donc évolué à la hausse de 40%.

      Veuillez, si vous le croisez, remercier chaudement mon prof d'économie, Mr.Q Alex, qui m'a permis de manier avec abilité et rigueur les chiffres tel un économiste averti à son image.

      Vous semblez tenter de nier la réalité cher Christian et je trouve que ce n'est pas digne d'un établissement qui prone les riches valeurs chrétiennes.

      Ne poussez pas Monsieur Coffy Robert à se retourner dans sa tombe à la lecture de tant d'inepties, de foutaises et de bagatelles.

      Vous ne trompez personne. Puisse Monsieur Gaudin se rendre compte de la supercherie de la table de ping pong, des nombreuses tables de piques niques, et du panier de basket achetés uniquement à l'occasion de sa venue, en 2013 (probablement dans le but de décrocher une généreuse subvention).

      Je vous prie d’agréer, Monsieur le directeur, l’expression de ma haute considération.

      Charles Henry, défenseur de la liberté d'expression.

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  2. Cher Charles Henry, en effet il y'a certains points négatifs mais sachez que le taux de redoublement en secondes a baissé (non pas par l'obligation de l'état mais par le niveau des élèves). Par contre, les prix de restauration énoncés ont augmenté (5,50 pour le menu normal et 2€ pour une canette). Cependant, un projet de tri des déchets à été mis en place, et les tables de pique nique ainsi que le panier de basket et les tables de ping pong servent énormément, meme si elles ont été placée dans un but lucratif. Enfin, les "écarts" entre 2ndes, 1ères et Terminales se sont effacés car il y'a une grande disparité lors des pauses. De plus, nous avons désormais l'accès au Hall lors des temps de pluie, et enfin, les emplois du temps sont plutôt bien gérés.

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  3. Charles Henry,

    Il y a une leçon que tu ne sembles pas avoir retenue : vérifier ses sources est un minimum déontologique, en particulier lorsqu’on prétend informer. Les tiennes sont visiblement de l’ordre du ressenti et mériteraient d’être objectivées (tes estimations passent d'ailleurs de 1/3 à 50% entre ton article et ton commentaire). Les miennes sont des données chiffrées et publiques, aisément vérifiables. Un minimum de réflexion t’épargnerait par ailleurs le ridicule : si nous pratiquions comme tu le prétends, nous perdrions la moitié de nos classes de Première : elles seraient à moitié vides, ce qui est loin d'être le cas. Liberté d'expression ne signifie pas liberté de dire n'importe quoi, et il te reste également à apprendre à distinguer faits et opinions.

    Quant à l'espace vert, tes propos sont une insulte faite aux élèves qui l'ont inventé dès 2010 et patiemment amélioré chaque année. C’est un espace que nous leur avons confié à leur demande pour qu’ils le fassent grandir : ceux qui changent le monde sont ceux qui commencent par s’engager dans leur environnement proche. C’est le fruit de leur travail que tu dénigres par tes insinuations déplacées. Fêter la réussite de leur projet à l’occasion des 10 ans du lycée te semble procéder d’un calcul ? Tes propos traduisent une totale ignorance des relations qui unissent un lycée à une municipalité.

    Que tu préfères regarder d’autres agir pour pouvoir mieux les juger, c’est ton choix. Pour ma part je préfère passer du temps avec ceux qui osent devenir acteurs, aussi je te laisse à tes jugements.

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